Après Macbeth, Un ballo in maschera, La traviata, Il trovatore et Salome, le baryton américain revient à Bruxelles pour Sweeney Todd qui, à partir du 14 juin, remplace la création mondiale de Frankenstein initialement annoncée. Puis ce sera le retour à Macbeth, le 13 septembre.
On attendait votre retour à la Monnaie, une maison qui vous est chère, en Victor Frankenstein, dans un nouvel opéra du compositeur américain Mark Grey, inspiré du roman de Mary Shelley. Et finalement, vous serez Sweeney Todd…
Le projet Frankenstein est reporté de quelques années, mais pas annulé. Mark Grey est l’un de mes meilleurs amis, et j’ai déjà eu l’occasion d’entendre sa partition : elle est magnifique ! Fin février, l’Atlanta Symphony Orchestra, dirigé par Robert Spano, a créé la Frankenstein Symphony sur des thèmes tirés de l’opéra, et le concert a rencontré un immense succès. Quand la Monnaie m’a demandé de chanter à la place Sweeney Todd, j’ai accepté de relever le défi.
Est-ce la première fois que vous vous produisez dans un « musical » ? Et pensez-vous que Sweeney Todd relève bien de ce genre très particulier ?
C’est l’éternel débat ! Il y a quelques jours, quelqu’un m’a demandé si des œuvres comme Sweeney Todd avaient leur place dans les maisons d’opéra. Pour moi, la réponse est clairement oui. Je sais que beaucoup de gens considèrent l’opéra comme un « art sacré », mais où classe-t-on alors Gilbert & Sullivan, Leonard Bernstein, voire les opérettes d’Offenbach et de Johann Strauss ? Il s’agit toujours de théâtre musical, qu’il faut interpréter aussi bien que possible. Nous vivons dans une époque où les artistes doivent se montrer versatiles. Moi-même, pendant mes études, j’ai chanté de la comédie musicale et joué un monologue parlé… Il nous fallait montrer que nous étions capables de tout faire.