Après trois années de travaux, l’Opernhaus, siège historique de l’institution baptisée « Oper Köln », aurait dû rouvrir ses portes à la rentrée 2015. Cela n’a malheureusement pas été possible et il a fallu trouver une solution de remplacement à la dernière minute. Birgit Meyer, intendante d’Oper Köln depuis trois ans, ne s’est pas découragée et a transféré tous les spectacles au Staatenhaus. C’est là que François-Xavier Roth, nouveau « Generalmusikdirektor » de la ville et, à ce titre, directeur musical d’Oper Köln, dirige jusqu’au 15 avril une nouvelle production de Don Giovanni.
Birgit Meyer, comment êtes-vous arrivée au poste d’intendante ?
Je suis née ici, mais j’ai étudié la médecine à Munich. J’ai occupé un poste de dramaturge au Landestheater d’Innsbruck, puis j’ai passé dix ans au Volksoper de Vienne, comme dramaturge en chef et membre du directoire. Je suis arrivée à Cologne il y a six ans, et depuis trois ans, je suis intendante, c’est-à-dire administratrice générale.
Quand l’Opéra de Cologne est-il né ?
L’institution « Oper Köln » a été fondée en 1902 ; elle a d’abord occupé, sur le Habsburgerring, un théâtre qui a été détruit au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il a fallu attendre 1957 pour que la troupe s’installe dans un nouveau bâtiment (l’actuel Opernhaus), dessiné par Wilhelm Riphahn, qui a fonctionné jusqu’en août 2012. Il a alors été fermé pour trois années de travaux. Or, le 20 juillet dernier, nous avons réalisé qu’il ne pourrait pas rouvrir ses portes à la rentrée 2015, comme prévu. La -catastrophe ! Nous avons finalement décidé d’investir le Staatenhaus, qui sert à des foires, des salons et des expositions, sachant que nous ne disposions que de huit semaines pour l’aménager. Défi que nous avons réussi à relever.
Avez-vous pu déterminer les causes de ce retard ?
Deux entreprises ont travaillé à l’intérieur de -l’Opernhaus et n’ont pas su accorder leurs échéanciers. Nous nous sommes séparés de l’une d’elles, il nous faut maintenant en trouver une autre pour achever les travaux techniques (1), notamment pour reprendre les câbles électriques pour lesquels ont été prévues des gaines trop étroites ! Le bâtiment rénové ne sera pas livré avant 2018, et je ne sais pas encore à quel moment précis.
Où avez-vous joué pendant les trois premières années de travaux ?
Dans un vaste espace de mille six cents places protégé par une tente bleue, situé près de la gare et de la cathédrale. Nous y avons donné cinq à six grandes productions par an. Nous avons également mis à contribution un musée, un tribunal, etc., en essayant de mettre en phase les lieux et les œuvres. Représenter Jakob Lenz dans une église, par exemple, avait un sens. Notre public nous a été fidèle, nous permettant d’atteindre des taux de remplissage d’environ 80 %. Mieux : il s’est rajeuni. La saison dernière, nous avions 60 % d’enfants et d’adolescents en plus !