Pour sa nouvelle production de La Damnation de Faust, à partir du 8 décembre, l’Opéra National de Paris a mis tous les atouts de son côté : Philippe Jordan en fosse, Alvis Hermanis à la mise en scène, Jonas Kaufmann (en alternance avec Bryan Hymel) en Faust, Bryn Terfel en Méphisto et Sophie Koch en Marguerite. Il y a longtemps qu’on n’avait vu pareil aréopage pour le chef-d’œuvre berliozien dans la capitale ! L’occasion, pour Opéra Magazine, de revenir sur la carrière de l’ouvrage au Palais Garnier, puis à l’Opéra Bastille, depuis sa création in loco, le 5 juin 1910.
Maurice Renaud, Méphisto dans la première production de l’Opéra de Paris, signée Paul Stuart, en 1910. Ce magnifique baryton, originaire de Bordeaux, possédait un art exceptionnel de la transformation. Après ses débuts au Palais Garnier, en 1891, en Nélusko dans L’Africaine, il s’y était notamment illustré en Nevers dans Les Huguenots, Iago dans Otello, Wolfram dans Tannhäuser et Athanaël dans Thaïs, assurant les premières in loco de Lohengrin (1891, en Telramund), Das Rheingold (1893, en Alberich, dans une réduction pour deux pianos) et Die Meistersinger von Nürnberg (1897, en Beckmesser).